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Byzance Du IVe Au XIe Siècle (2.)

BYZANCE DU IVe AU XIe SIECLE (2.)

2. EXTENSION DE LA COMMUNAUTÉ RURALE LIBRE. DÉBUT DE LA FÉODALISATION (SECONDE MOITIÉ DU Vile SIÈCLE-PREMIÈRE MOITIÉ DU IXe)

 L'Empire byzantin dans la seconde moitié du VIT siècle et au VIIIe siècle. Les thèmes. 
Au milieu du VIIe siècle, le territoire de l'Empire byzantin s'était réduit de moitié par rapport au milieu du siècle précédent. Mais les provinces qui restaient avaient des frontières bien indécises: les Arabes, venus de l'Est, et les Slaves de l'Ouest et du Nord, arrivaient jusqu'à la capitale sans pratiquement rencontrer d'obstacles. La majeure partie de la péninsule des Balkans ne faisait déjà plus partie de l'Empire. Les Slaves s'étaient installés en masses compactes en Mésie, en Thessalie, dans la partie centrale de la Grèce et au Péloponèse. Dans le Nord, ils assimilèrent la population locale, mais furent graduellement assimilés eux-mêmes dans le Sud. 11 n'en reste pas moins vrai que près de 2 000 noms géographiques conservés en Grèce jusqu'à nos jours sont d'origine slave. 
L'installation des Slaves sur les terres arrachées à l'Empire précipita la genèse des premiers Etats. L'union connue sous le nom de Sept tribus se constitua entre le Danube et les Balkans; des unions indépendantes se formèrent aussi au nord et au nordouest de Thessalonique, on les appelait les Sclavines. 
Malgré l'importance de l'élément slave dans les provinces européennes, Byzance prenait de plus en plus l'allure d'un Etat grec, surtout après la perte de l'Egypte, de la Syrie et d'une partie des provinces occidentales. Le grec succéda au latin comme langue officielle. L'empereur prit le titre grec de Basileus. 
Le renforcement et l'extension de la couche des paysans libres amenèrent des modifications du système d'administration centrale et locale. Des services apparurent dans la capitale qui s'occupèrent des finances et des affaires extérieures. Un nouveau principe triompha dans les provinces, celui de la concentration des attributions militaires et civiles entre les mains d'un seuJ officier. Les provinces étaient divisées en nouvelles circonscriptions administratives, les thèmes. Tout le pouvoir y appartenait aux stratèges. 
La création des thèmes fut une affaire de longue haleine. Les thèmes les plus étendus se trouvaient en Asie Mineure. Leurs stratèges déterminèrent pratiquement les destinées du trône aux VIIe et VIIIe siècles. Peu à peu le nombre des thèmes s'accrut. La paysannerie libre fournissait le principal contingent des forces armées. Les soldats byzantins ou stratiôtês, servaient en temps de guerre dans la cavalerie légère, la flotte et l'infanterie, ils étaient exemptés de certains impôts et services. 

La campagne et la ville du VIIe au IXe siècle. 
La «polis» avait dominé le territoire campagnard environnant dans l'Antiquité, maintenant, au milieu du VIIe siècle, c'était la campagne qui gagnait en importance. La population rurale était en majorité constituée de cultivateurs libres, membres des communautés. Le colonat avait pratiquement disparu. La grande propriété sub- sistait par endroits. Quelques grands propriétaires avaient encore des esclaves, utilisés de préférence dans l'élevage, mais leur rôle n'était plus très important. Les changements survenus furent dans l'ensemble favorables aux paysans. 
On trouve les informations les plus complètes sur la campagne byzantine du temps dans le Code rural, un recueil de droit coutu- mier, mis par écrit au VIIIe siècle. Il devint bientôt très populai- re tant en Asie Mineure que dans les provinces européennes où les communautés slaves jouaient un rôle considérable. La communauté agraire était en train de se muer en commu- nauté de voisinage. Les lots de terre arable étaient détenus héréditairement par les chefs de familles restreintes ou de grandes familles. Les biens indivis — pâturage, prés, forêts, etc., étaient à l'usage de tous; toute la terre était propriété collective. 
La communauté byzantine des VIIe et VIIIe siècles ne connaissait pas les redistributions périodiques; les liens communautaires y étaient plus étroits que dans la commune de l'Europe occiden- tale : le paysan qui s'acquittait de ses impôts pouvait cultiver un lopin abandonné par un voisin, posséder des arbres sur une terre qui ne lui appartenait pas, etc. 
La colonisation slave a joué un rôle important dans la con- solidation de la communauté. Les Slaves nouveaux venus ne se sont pas posés en maîtres sans partage du pays. Leurs chefs ne sont pas placés au timon du pouvoir d'Etat. Lorsqu'ils se sont trouvés au milieu d'une population qui avait un genre de vie, une culture et une langue différents des leurs, les Slaves ont renforcé les liens communautaires, leur arme la plus sûre, d'autant plus qu'il leur fallait se défendre contre l'armée régulière. Analogue a été la situation des Arméniens, des Syriens et d'autres tribus qui avaient été transférées en Thrace, à la frontière de la Bulgarie, et des masses de Slaves installés dans le Nord-Ouest de l'Asie Mineure. 
Mais, si solides qu'aient été les liens communautaires, la différenciation de la communauté et l'influence des rapports marchandise-argent ont provoqué l'apparition de l'alleu. Il y a eu des paysans qui ne disposaient pas des moyens indispensables pour cultiver leurs champs. Certains quittaient le village, d'autres devenaient travailleurs salariés, d'autres encore se laissaient asservir. En même temps, certains membres des communautés pouvaient acquérir des esclaves et utiliser des travailleurs à gages, c'est-à-dire se transformer en petits propriétaires. Une nou- velle couche sociale faisait son apparition. 
L'Etat sut utiliser les liens communautaires à des fins pro- fitables au fisc: les membres des communautés étaient liés par la caution solidaire pour le payement des impôts et les presta- tions. Mais les impôts augmentaient et la différenciation de richesses allait en s'accusant, aussi la caution solidaire ne pouvait-elle plus préserver les paysans de la ruine, la précipitant tout au contraire; après avoir concouru à l'implantation artificielle des liens communautaires, elle devint l'instrument de leur destruction. 
De nombreuses villes, petites et moyennes, perdirent de leur importance d'antan et dégénérèrent. En cette période de déclin généralisé des villes, la crise toucha partiellement les grandes cités. Cependant les exigences de la cour et de l'aristocratie, les commandes d'armement et d'équipement pour l'armée et la mari- ne, la demande étrangère sur les produits de haute qualité, ne permirent pas à l'industrie artisanale de péricliter dans les grands centres. Si l'on ajoute à tout cela l'exploitation de la campagne par l'entremise de l'appareil d'Etat qui n'avait pas été touché, et les revenus d'un commerce bien plus développé qu'en Occident, on comprendra ce qui permit à des villes comme Constantinople, Thessalonique, Ephèse et Nicée de passer « telles quelles » de l'Antiquité au Moyen Age. Les Balkans devinrent le pôle d'attraction du commerce extérieur. L'importance des voies marchandes menant des pays slaves et d'Europe occidentale à Constantinople et à Thessalonique grandit. Le commerce avec Venise, Amalfi et plus tard les Arabes reprit son activité. 
Le rôle des métiers libres qualifiés s'accrut, mais le travail servi le subsistait encore. Comme par le passé, les artisans étaient groupés en corporations. Toutefois, si les corporations avaient été créées autrefois pour exécuter les commandes de l'Etat, elles étaient devenues maintenant des organisations groupant des producteurs libres. Les ouvriers n'y étaient plus incorporés de force, l'admission présentait des difficultés. Les curies (gouvernement civil autonome) disparurent pres- que complètement, les dèmes perdirent de leur influence d'antan, sauf encore dans la capitale. 

La situation extérieure de Byzance. 
Kn 200 ans, du VIIe siècle au milieu du IXe siècle, Byzance dut affronter trois ennemis principaux : les Arabes, les Protobulgares et les Slaves. Il n'était pas d'année que l'Empire byzantin ne fût en guerre avec les uns ou les autres ou avec les trois à la fois. Les nouveaux ennemis étaient plus dangereux que les précédents, mais Byzance, devenue plus forte, résista à tous les assauts grâce aux contingents de paysans. 
La guerre avec les Arabes fut plus dure. Vers 670, ils mirent le siège devant Constantinople par terte et par mer. C'est à cette époque que les Byzantins firent pour la première fois usage d'une arme nouvelle, le « feu grégeois ». Cette composition à base de pétrole, s'enflammant instantanément, était projetée, à l'aide de tubes spéciaux, sur les vaisseaux ennemis ou leurs machines d'assaut qu'elle réduisait en cendres. La fuite à la nage était impossible, car le mélange avait la faculté de brûler sur l'eau. Cette arme redoutable, dont le procédé de fabrication était soigneusement tenu secret, favorisa plus d'une fois, au cours des siècles, la victoire des Byzantins. 
Les Arabes furent repoussés de Constantinople, mais, à la fin du VIP siècle, ils s'emparèrent des possessions byzantines d'Afri- que et, au début du VIIIe, de celles d'Arménie. Au milieu du VIIIe siècle, Byzance récupéra quelques terres d'Asie, mais dès la fin du siècle, les Arabes reprenaient leur poussée : dans le premier tiers du IXe siècle, ils avaient conquis la Crète et une partie de la Sicile. Ce n'est que vers le milieu du siècle que Byzance put reprendre l'initiative et stopper l'avance des Arabes. 
Byzance ne fut pas toujours victorieuse dans les guerres avec les Protobulgares. En 681, elle dut reconnaître l'Etat bulgare et lui payer tribut. Les gouvernants du nouvel Etat s'ingérèrent dans les querelles intérieures de l'Empire. Au VIIIe siècle et au début du IXe, la Bulgarie devenait un rival dangereux de l'Empire byzantin dans les Balkans. 
La lutte avec les Slaves, politiquement peu organisés, fut plus favorable. Au VIIIe siècle, Byzance entreprit de nombreuses expéditions contre les Slaves. Les vainqueurs laissèrent sur place la plupart des Slaves soumis, ils les obligèrent à payer des impôts et à fournir des services; une partie seulement fut transplantée en Asie Mineure. Les Slaves se révoltaient souvent, assiégeaient même de grandes villes et saccageaient les alentours. Les unions de tribus slaves près de Thessalonique et dans le Péloponnèse conservèrent une certaine autonomie jusqu'au début du Xe siècle. 

La politique intérieure. La querelle des images. 
L allégement du fardeau fiscal au milieu du VIIe siècle aurait dû faciliter la formafion des garnisons de thèmes recrutées parmi les paysans, et la baisse des taxes et péages, ranimer l'artisanat et le commerce. Mais les guerres interminables engloutissaient des sommes crois- santes. L'aristocratie militaire (les commandants des garnisons de thèmes) exigeait des récompenses et les fonctionnaires, dont le nombre s'était multiplié, réclamaient des rémunérations réguliè- res. Les impôts ne pouvaient manquer d'augmenter. Dès la fin du VIIe siècle, tous les sujets de l'Empire devaient payer la capita- tion en sus de l'impôt foncier. Le joug fiscal pesa encore plus lourdement au IXe siècle. Un inventaire général des biens des contribuables fut dressé. La communauté fut de nouveau obligée de payer les impôts pour les terres désertées et d'équiper les stratiôtês ruinés. 
La différenciation au sein de la communauté s'accentua. Les contradictions s'accusèrent également à l'intérieur de la classe dominante. Les fonctionnaires s'ingéniaient à augmenter les revenus du Trésor, qui les faisaient vivre, et à renforcer le con- trôle des provinces; l'aristocratie militaire des thèmes était portée à usurper les terres communales et rêvait d'avoir la haute main sur le gouvernement dans la capitale. Afin d'affaiblir les stratèges, les empereurs commencèrent, dès le début du VIIIe siècle, à morceler les thèmes. 
Des conflits aussi aigus opposèrent les grands laïques aux grands ecclésiastiques, et les moines aux gens de guerre. Grâce à son organisation et aux privilèges constants dont il jouissait, le clergé sut conserver dans les périodes les plus critiques d'assez considérables richesses qui excitaient la convoitise de l'aristocratie militaire. Les paysans subissaient déjà le joug des propriétaires fonciers cléricaux. Les artisans souffraient de la concurrence des ateliers des monastères. 
Les empereurs de la dynastie Isaurienne qui accédèrent au pouvoir en 717 étaient étroitement liés à la noblesse militaire. Ils furent portés à résoudre le conflit aux dépens du clergé. Leurs prétentions à s'arroger les trésors du clergé trouvèrent leur expression dans la lutte contre le culte des images (l'iconoclasme). Un édit de Léon III (717-741), daté de 726, proclama idolâtrie le culte des images, de la croix et des reliques. Cette querelle, qui bouillonna pendant plus d'un siècle, toucha toutes les couches oe la population. Le fanatisme se déchaîna: confiscations, exil . Les biens des églises et des monastères furent confisqués, les monastères fermés et les moines contraints au service militaire et au mariage. Les réfractaires étaient exterminés. L'aristocratie d'Asie Mineure fit montre d'une intolérance extrême. 
A la fin du VIIIe siècle, les persécutions iconoclastes s'atténuèrent. Ruinées, pressurées d'impôts, les masses populaires intensifiaient leur lutte, menaçant à la fois les deux adversaires. Face au danger, les empereurs comprirent la nécessité de consolider l'unité de l'Eglise et de renforcer leur alliance avec elle. Au reste, les iconoclastes avaient atteint leur principal objectif: l'Etat et l'aristocratie des provinces avaient fait main basse sur les biens du clergé. En 843, le culte des images était solennellement rétabli. Les iconoclastes furent frappés d'anathème et tous les anciens dogmes restaurés. Mais l'Eglise ne récupéra pas ses richesses. 

La sédition de Thomas le Slave. Les pauliciens.
 Le IXe siècle est témoin de vastes mouvements populaires qui gagnent presque tout le pays. Une révolte éclate à la fin de 820 en Asie Mineure. Presque tous les thèmes sont touchés. Elle est dirigée par un chef de guerre d'origine slave, Thomas le Slave. En un temps très court, il rallie sous sa bannière une armée nombreuse, apte au combat. Thomas rêvait du diadème impérial, il fut soutenu par une fraction de l'aristocratie mécontente de la politique de la cour, des adeptes du culte des images, des moines. Le khalife arabe lui prêta aussi son appui. A la fin de 821, Thomas mit le siège devant la capitale. Les Slaves de Thrace et de Macédoine lui donnèrent la main. Mais Byzance opposa une résistance vigoureuse. La flotte impériale était supérieure à celle de Thomas. La bigarrure sociale des insurgés fut néfaste au déroulement des événements. La déser- tion s'en mêla, et la trahison. Le siège n'eut pas l'effet escompté. Les Bulgares vinrent au secours de l'empereur. En été 823, ils battirent l'armée de Thomas qui fut bientôt assiégé dans une ville de Thrace par les armées impériales. Réduits par la famine, les assiégés livrèrent Thomas. Il périt supplicié. 
La sédition de Thomas le Slave avait ébranlé les masses opprimées. L'influence des pauliciens croissait rapidement en Asie Mineure. Le paulicianisme naquit au VIIe siècle en Arménie ou en Syrie sous forme de secte religieuse, mais il devint au IXe siècle l'idéologie d'une révolte paysanne armée. Les pauliciens prirent part à la sédition de Thomas. A la base de leur doctrine il y avait l'idée de deux mondes en lutte : le monde du Bien et celui du Mal. Dieu était pour eux le créateur du monde spirituel du Bien. Le monde matériel, par contre, était le monde du Mal créé par Satan. L'Eglise, en tant que soutien de l'Etat était considérée comme suppôt de Satan.
Le gouvernement prit des mesures de répression particulière- ment rigoureuses contre des pauliciens, après le rétablissement du culte des images. Ceux qui refusaient d'abjurer étaient mas- sacrés sans pitié, noyés dans la mer ou brûlés. Plus de 100 000 personnes périrent, mais les pauliciens ne se résignaient pas. Au milieu du IXe siècle, un Etat paulicien indépendant fut fondé dans l'Est de l'Asie Mineure, avec Téphrice pour capitale. Les pauliciens arrivèrent à certains moments à dominer presque toute l'Asie Mineure. Ils ne furent réduits qu'en 872 et Téphrice fut rasée. 

"Histoire Du Moyen Age", Editions du Progres, Moscou, Traduit de l'edition russe 1964

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Category: General history articles | Added by: Sergo (21.11.2018)
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