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La Pologne De La Seconde Moitie du 15 auMilieu du 17e Siècle

Développement économique et social de la Pologne dans la seconde moitié du XVe et au XVIe siècle. Renouveau du servage. L'économie de la Pologne accusa à la fin du XVe et au début du XVIe siècle des tendances contradictoires. Il y eut d'une part un progrès de la production. De nouvelles terres avaient été mises en valeur, d'où une augmentation de la production des céréales et d'autres cultures. Les industries urbaines connurent un essor. Les villes se multiplièrent et le nombre des citadins s'accrut. La fabrication des draps, des toiles, des armes et du savon augmenta. De nouvelles industries prirent de l'extension: fabrication des armes à feu, imprimerie ; l'extraction du sel augmenta, ainsi que de divers métaux: fer, plomb, cuivre. Le commerce intérieur se développa, en premier lieu celui des produits agricoles et du sel. 
L'autre tendance du développement social et économique de la Pologne fut le renforcement du servage. L'extension du marché intérieur et plus encore l'essor du commerce extérieur (la Pologne était en passe de devenir le premier fournisseur de produits agri- coles pour de nombreux pays d'Europe) poussèrent les féodaux à accroître le rendement de leurs domaines.
 Les seigneurs laïques et ecclésiastiques accentuèrent l'exploitation de leurs paysans, ce qui entraîna de sérieuses modifications de la structure de l'économie féodale. Les monastères d'abord, puis les nobles, la szlachta, cherchent à étendre le domaine seigneurial. La corvée devient la forme de rente prédominante. A mesure qu'elle se généralise la paysannerie polonaise est dépouillée de ce qui restait de liberté individuelle. Toutefois ce nouveau servage se distingue foncièrement des anciennes formes de dépendance personnelle. Le renouveau de prédominance du servage (selon une expression d' Engels) dans les pays d'Europe centrale et orientale fut une conséquence de la formation de la grande exploitation seigneuriale dont la production mercantile était destinée au marché extérieur.

Les lois du XVe siècle limitèrent la liberté de mouvement des paysans et à partir de 1543 il leur fut totalement interdit de changer de maître. Graduellement, dans la pratique judiciaire, les paysans perdirent le droit d'en appeler au tribunal du roi contre leur seigneur. 
Un domaine seigneurial où la force de travail était fournie essentiellement par des serfs travaillant pour le marché s'appela folwark. Les féodaux polonais agrandissent les folwarks en usurpant les communaux, en réduisant les lopins ou en les accaparant en totalité. Au XVIe siècle les corvées deviennent de plus en plus lourdes. En 1520 le statut de Torun légalisa l'obligation de corvée à raison d'une journée par lan de terre. En fait dans bien des cas le paysan devait déjà travailler pour son maître pendant deux ou trois jours par semaine, sinon plus. La corvée s'éleva A'la fin du XVIe siècle jusqu'à cinq journées de travail. Les normes étaient souvent spécifiées dans des documents spéciaux, mais en pratique les corvées à fournir dépendaient des besoins du domaine. 
Les corvées étaient multiples. Le seigneur pouvait exiger l'exécution de travaux variés. De plus les paysans payaient un cens en argent et fournissaient des redevances en nature. Les pans trouvaient encore à s'enrichir grâce aux banalités et à la propinacja, un monopole des féodaux polonais sur la production des boissons alcoolisées et leur vente dans les débits leur appartenant. La dépendance personnelle des paysans vis-à-vis de leur maître était complète, ils ne pouvaient littéralement pas faire un pas sans son autorisation. L'arbitraire judiciaire des pans venait coiffer cet état de choses. 
Au cours des XVIe et XVIIe siècles, la rente féodale ne fit que croître. Les magnats polonais et lituaniens les plus puissants possédaient des fortunes colossales. Le luxe des pans stupéfiait les étrangers. 
Les paysans polonais opposèrent une résistance acharnée au renforcement de l'exploitation féodale et à l'asservissement dont ils faisaient l'objet. Une révolte d'envergure éclata à la fin du XVe siècle (1490-1492) ; les paysans des régions méridionales de la Pologne se soulevèrent sous la direction de Mucha. Après que le foyer principal de l'insurrection eut été réduit (dans le Poku- tjé), le mouvement avait gagné la Petite Pologne. Les agitations paysannes furent fréquentes durant le XVIe et le XVIIe siècles. Les paysans incendiaient les demeures seigneuriales, faisaient justice sanglante des représentants de l'administration et de la szlachta les plus abhorrés. Mais les flambées spontanées de ces révoltes inorganisées ne duraient pas et la répression était féroce.
 Les révoltes les plus importantes eurent lieu au XVIIe siècle! En 1630, les paysans du district de Novotarg (voïvodie de Cracovie) prirent les armes poussés à bout par la rigueur et les brimades du bailli. Ils dévastèrent plusieurs folwarks et incendièrent la demeure du bailli. La révolte fut matée, mais les chefs parvinrent à prendre la fuite. L'un d'eux, Stanislaw Leontowski, prit une part active vingt ans plus tard, avec Kostka Naperski,' à une insurrection paysanne dans la région de Cracovie. Au printemps 1651 se soulevèrent les paysans de Podgalié; le chef des insurgés, Kostka Naperski, enleva la citadelle frontalière de Czorstyn. Il appela à marcher sur Cracovie et fit diffuser parmi les paysans des manifestes signés Bogdan Khmelnitski. L'un de ces manifestes disait notamment : « Affranchissez-vous de votre atroce servitude! Avant que d'être massacrés par vos pans, tuezles tous jusqu'au dernier. » On fit appel aux troupes pour briser la révolte. Czorstyn assiégée tomba rapidement. Les chefs des paysans furent horriblement suppliciés à Varsovie.

 Les villes de Pologne aux XVIe et XVIIe siècles. 
La période qui couvre la fin du XVe et le début du XVIe siècle fut marquée par un essor des villes qui ne devait pas durer. Le nombre des habitants doubla à Cracovie, Poznan, Lublin, Kalisz, Torun, et ailleurs. Dès le XIVe siècle, Varsovie avait précipité son développement avant de devenir au XVIe siècle la capitale de la Pologne. Les artisans nombreux firent la prospérité des villes : tisserands, tailleurs, cordonniers, savonniers, menuisiers, teinturiers, etc. 
Les villes deviennent des centres de commerce intérieur. Des foires ont lieu plusieurs fois par an dans certaines d'entre elles. Le commerce extérieur s'accroît sensiblement dès la seconde moi- tié du XVe siècle. Les anciens centres marchands, tels que Lwow ou Cracovie, doivent céder le pas aux ports septentrionaux, particulièrement à Gdansk. Au milieu du XVe siècle, le port de Gdansk ne recevait la visite que de quelques dizaines de navires par an, mais la situation devait changer du tout au tout après la signature du traité de Torun par lequel la Pologne récupéra l'embouchure de la Vistule (1466). En 1474, il y eut 403 navires qui prirent la mer du port de Gdansk; ce chiffre devait passer à 720 en 1490. Près de 20 000 tonnes de produits agricoles étaient exportés annuellement par Gdansk. Le froment y tenait la première place. L'exportation de grain s'accrut énormément dans la seconde moitié du XVIe siècle. Rien qu'en 1618 les navires en chargèrent 320 000 tonnes à Gdansk. On exportait encore du bois, du goudron, du miel, du lin et de la toile. Le blé polonais et les autres marchandises étaient acheminés à proximité, en Allemagne et en Suède, ainsi qu'en Angleterre et aux Pays-Bas. Graduellement la Pologne se convertit en annexe agraire des pays avancés d'Europe. 
La prospérité des villes de Pologne fut éphémère. L'asservis- sement des paysans réduisait le marché intérieur et entravait l'essor des métiers et de la population artisanale. Les premières manufactures, à peine apparues, périclitèren par manque de conditions favorables. Par ailleurs les féodaux firent leur possible pour profiter des avantages du commerce international de transit ; il leur fallait évincer les villes. Dès la fin du XVe siècle les féodaux furent exemptés du paiement des taxes d'entrée et de sortie. Ils s'arrogèrent le droit de libre passage des marchandises sur la Vistule. Interdiction fut faite aux citadins d'acheter les terres de la szlachta. Tandis que le haut patriciat se voyait accorder des droits nobiliaires. Les pans usèrent de tous les moyens pour restreindre et saper l'importance des corporations. Enfin diverses persécutions frappèrent les paysans qui cherchaient refuge dans les villes. On les restituait à leurs maîtres. A la fin du XVIe siècle et au XVIIe siècle, les villes traversèrent une longue pério- de de crise et de déchéance. 

Evolution de la monarchie polonaise dans la seconde moitié du XVe et au XVIe siècle. La Réforme. 
Le développement social et économique de la Pologne, ainsi que la politique de conquêtes pratiquée à l'est par les pans ont marqué l'histoire de la monarchie féodale de ce pays. Du fait de la faiblesse et du déclin des villes, les citadins furent totalement écartés de la participation aux assemblées représentatives. En même temps le pouvoir royal fut fortement limité. Dès 1454, en vertu des statuts de Neszawa, la szlachta ne relevait plus de la justice royale. Les diétines ou assemblées locales des nobles assumèrent désormais des droits privilégiés en matière de législature. Il se constitua dans la seconde moitié du XVe siècle un organe législatif pour toute la Pologne, la diète générale. Elle comprenait une chambre haute où siégeaient le roi avec ses conseillers et les sénateurs choisis parmi les magnats les plus puissants, et une chambre basse composée de députés des diétines. Les villes et les paysans n'étaient pas représentés. 

L'institution de la diète générale ne signifiait pas cependant une centralisation politique. Le pouvoir royal, déjà très limité au XVe siècle, tomba sous la tutelle du Sénat composé de hauts magistrats et de représentants du haut clergé, après la mise en vigueur en 1501 du privilège du roi Alexandre. Or, il n'y avait pas d'unanimité parmi les féodaux. La petite et moyenne szlachta s'opposait à un renforcement excessif du Sénat. La « constitution » de Radom adoptée en 1505 par la diète qui se tint dans cette ville stipulait que le roi n'avait pas le droit d'édicter des lois et de distribuer les terres de la couronne sans le consentement de la diète générale. Si l'on ajoute que la royauté était devenue élective au début du XVIe siècle (il est vrai que pour commencer les rois furent tous de la dynastie des Jagellon), la toute-puissance de la szlachta ne fera plus de doute. Les tentatives de Sigismond Ier (1506-1548) de mettre sur pied des forces armées indépendantes de la szlachta et de grever ses domaines d'impôts aboutirent à un échec complet. 
La Pologne ne devait pas rester en dehors de la Réforme. Toutefois, vu la faiblesse de la bourgeoisie et l'oppression des masses populaires, les idées réformatrices n'eurent pas l'effet qu'elles purent avoir en Allemagne et dans les autres pays. 
La diffusion des idées de la Réforme fut facilitée par le fait que les Polonais s'étaient déjà largement initiés à la doctrine Jan Hus et des Taborites. Après la prise de position de Luther, la bourgeoisie allemande des villes polonaises pencha vers son enseignement, mais les répressions du gouvernement et les antagonismes aigus entre bourgeois allemands et polonais freinèrent la propagation du luthéranisme. Dans les années 20 et 30 du XVIe siècle, les adeptes de l'anabaptisme se multiplièrent dans les villes. Le centre du mouvement réformateur fut Gdansk. Une tentative y fut faite en 1525 d'abolir le culte catholique et de supprimer les monastères. Mais le roi Sigismond Ier fit occuper la ville par ses mercenaires. Les chefs réformateurs furent mis à mort ou bannis. 
Au milieu du XVIe siècle, les citadins abandonnèrent peu à peu leur soutien actif des idées de la Réforme qui trouvèrent écho principalement parmi les castes dirigeantes. Par la suite, la Réforme se réduisit à un conflit entre seigneurs laïques et cléricaux. Les nobles de la szlachta exigèrent la sécularisation des terres de l'Eglise, contestèrent la justice ecclésiastique et avancèrent des projets de réforme religieuse tendant à une Eglise autocéphale. 
Le calvinisme se répandit également sous la forme de doctrine antitrinitaire, c'est-à-dire opposée au dogme catholique de la Trinité (les « Frères polonais »). Le pouvoir royal se posa en défenseur acharné du catholicisme. Il protégea les jésuites qui à partir de la fin du XVIe siècle étendirent graduellement leurs tentacules sur les établissements d'enseignement. Les persécutions envers les noncatholiques s'amplifièrent. Les jésuites s'em- ployèrent à faire de la Pologne un bastion de la Contre-Réforme et du catholicisme militant dans l'Est européen. 

Formation de la Rzecz Pospolita. 
Les féodaux polonais renoncèrent dans la seconde moitié du XVe siècle à mener une lutte active pour récupérer les terres polonaises dans le nord et l'ouest du pays, et firent peser leurs efforts dans l'est et le sud-est. La Pologne devait compter avec la présence d'ennemis aussi dange- reux que la Turquie et son vassal le khanat de Crimée. Or, les pans s'appliquèrent moins à combattre les Turcs et les Tatars qu'à conquérir les riches terres biélorusses et ukrainiennes, à l'instar des féodaux lituaniens. La tâche primordiale de politique extérieure pour les grands de Pologne et de Lituanie fut l'agression contre la Moscovie. Des années de guerres sans issue affaiblirent sensiblement la Pologne et mirent en cause son existence même. La guerre de Livonie fut la plus importante au XVIe siècle. Elle commença en 1558 quand l'Ordre livonien s'allia à la Lituanie contre la Moscovie. La même année les troupes russes s'emparèrent de Narva, de Tartu et portèrent un coup terrible à l'Ordre en enlevant Fellin, sa citadelle principale. Puis les hostilités tirèrent en longueur. En 1561 l'Ordre fut converti en principauté laïque inféodée à la Pologne et à la Lituanie. Les féodaux polonais voulurent profiter de la pénible situation dans laquelle la guerre de Livonie avait jeté la Lituanie pour incorporer à la Pologne les possessions du grand-duché de Lituanie, en particulier les terres biélorusses et ukrainiennes qu'il avait conquises. En 1569, sans attendre l'accord des féodaux lituaniens, la diète de Lublin ratifia l'acte officiel consacrant l'Union de la Pologne et de la Lituanie. Force fut aux Lituaniens de se plier à un fait accompli.
 Aux termes de l'Union de Lublin, la Pologne et la Lituanie constituaient un seul Etat avec un roi unique et une diète commu- ne. Les terres ukrainiennes furent annexées à l'Etat polonais. La Livonie fut déclarée possession commune de la Pologne et de la Lituanie. Après conclusion de l'Union de Lublin, la Pologne s'engagea dans la guerre contre la Moscovie. La guerre de Livonie se termina en 1583 et la Livonie passa à la Pologne. L'Union de Lublin consacra définitivement la formation d'un Etat féodal multinational, la Rzecz Pospolita (du lat. res publica). Toutes les hautes charges et tous les droits étaient l'apanage exclusif des magnats et des nobles de l&szlachta. Eux seuls pouvaient posséder la terre et briquer les magistratures publiques ouïes offices ecclésiastiques. La szlachta fut exemptée d'impôts et les nobles ne ressortirent qu'à leurs propres tribunaux. Le clergé était également un ordre privilégié. Ses vastes domaines étaient francs d'impositions. Par contre les paysans et les citadins étaient dépourvus de droits. Seuls les bourgeois de Cracovie et de Vilnius obtinrent certains privilèges. 
La législation de la Rzecz Pospolita fut appelée à consolider la domination de la szlachta dans tous les domaines. Le pouvoir royal fut rogné au profit de la noblesse. En conformité des Articles de Henri promulgués en 1573, la Pologne fut déclarée monarchie à royauté élective, le roi étant élu par la szlachta. Il devait convoquer la diète au moins une fois tous les deux ans. Sans sa sanction, le roi ne pouvait édicter les lois, ni déclarer la guerre ou conclure la paix, non plus que lever l'armée. Durant l'intervalle entre les sessions, le roi était surveillé dans ses actions par une commission de sénateurs élus. La szlachta recevait le droit de renverser le roi par la force armée et d'en élire un autre au cas où il aurait transgressé une des restrictions qui lui étaient imposées.

 En principe la diète était composée de trois parties: le roi, le sénat et les diétines, mais en fait toutes les affaires étaient ex- pédiées par les députés des assemblées locales. Les diétines de la szlachta se réunissaient régulièrement pour administrer les af- faires locales et élire les représentants à la diète générale qui s'en allaient remplir leurs fonctions munis d'instructions très précises. A leur retour, les députés devaient fournir un compte rendu détail- lé de leur mission. Peu à peu s'établit l'usage du liberum veto, selon lequel il suffisait à un petit nombre de députés ou même à un seul de s'opposer à une décision de la diète pour l'invalider. C'était là la « liberté dorée » de la szlachta. Le liberum veto fut une des pierres angulaires de la constitution polonaise. La szlachta con- voquait fréquemment les assemblées de la noblesse en armes. La « liberté dorée » n'était en somme qu'une forme légitimée de l'arbitraire féodal. Le pouvoir royal était trop faible et ses ressources trop modiques pour être en état de s'opposer à ce que la szlachta soit une force décisive dans les affaires aussi bien inté- rieures qu'extérieures.
 Sur le plan administratif la Rzecz Pospolita se divisait en Grande Pologne, Petite Pologne (elle englobait les terres usurpées par les pans en Biélorussie et en Ukraine) et grand-duché de Lituanie. Chacune de ces parties se subdivisait en voïvodies et en poviets. Le pouvoir était exercé sur place par les diétines autonomes. Les forces armées étaient constituées de soldats levés parmi la population et de mercenaires. Les commandements des troupes polonaises et lituaniennes étaient séparés. Les unes avaient à leur tête un hetman de la couronne et les autres un hetman lituanien. 

Crise de la Pologne des pans et de la szlachta. 
La tutelle exercée par les pans et la szlachta dans tous les domaines, l'exploitation atroce des paysans et l'étouffement de toute activité économique des villes minèrent l'économie, freinèrent le développement des forces productives et en fin de compte poussèrent la Pologne au bord de la catastrophe. Les rapports capitalistes ne purent se développer dans les villes faute de conditions appropriées. Le processus de formation d'un marché unique fut interrompu. Les exactions des féodaux détériorèrent les exploitations paysannes, tandis que les charges fiscales et les redevances exigées par l'Eglise les menacèrent d'anéantissement. 
La politique d'aventures extérieures poursuivie par les mag- nats polonais et lituaniens ne fit qu'aggraver la crise. Ils déclenchèrent à la limite des XVIe et XVIIe siècles une nouvelle guerre contre la Moscovie. L'agression eut tout d'abord un caractère dissimulé et se traduisit par le soutien accordé au faux Dmitri. En été 1604 les troupes du faux tsar envahirent la Russie. Après leur défaite les féodaux polonais soutinrent les prétentions d'un second faux Dmitri et en 1609, la Rzecz Pospolita entra directement en guerre contre la Moscovie. Les Polonais réussirent même, pour un temps très court, à prendre Moscou. Mais en 1612 le peuple russe conduit par des chefs valeureux Minine et Pojarski chassa les envahisseurs. Le traité de Déoulino signé en 1618 laissa aux Polonais certaines terres russes qu'ils durent restituer quelques années plus tard. 
A la fin du XVIe siècle le peuple ukrainien tout entier se dressa contre les pans polonais. Il opposa une résistance acharnée à la féroce exploitation dont il faisait l'objet, à la colonisation et à l'implantation par la force du catholicisme. Une révolte fut déclenchée en 1591 parmi les paysans et les Cosaques, sous la direction de l'hetman Kosinski. Il fut tué en 1593. Le commande- ment passa à Severin Nalivajko, héros national ukrainien. En 1595, l'insurrection gagna la Volhynie, puis la Biélorussie et bientôt la Kiévie. Les meilleures troupes polonaises furent envoyées contre les insurgés, sous le commandement de l'hetman de la couronne Zolkiewski. Les chefs cosaques livrèrent Nalivajko aux pans qui le firent exécuter à Varsovie. 
Afin d'affaiblir et de briser la lutte de libération nationale en Ukraine, un concile fut convoqué à Brest en 1596. Il proclama l'union des églises catholique et orthodoxe. L'Eglise uniate ainsi formée dépendait du pape. L'union de Brest, étrangère à la cul- ture des peuples ukrainien et biélorusse et imposée de force, joua un rôle extrêmement réactionnaire. 
La nécessité de se défendre contre les Turcs et les Tatars ne laissait pas toute la liberté d'action aux pans pour exterminer les Cosaques, mais ils s'employèrent à en réduire le nombre autant qu'ils le purent. Une révolte éclata en 1630 sous la conduite de Tarass Fédorovitch surnommé Triassilo. Une autre suivit, de plus d'envergure, en 1637; le chef des révoltés fut l'hetman Pavliouk. Celuici fut bientôt livré aux Polonais par des chefs cosaques, mais la lutte continua sous la direction d'Ostrianitza et de Hunia. Les insurrections furent réduites comme les précédentes. Toutefois le terrain était préparé pour la réunion des peuples russe et ukrainien. 
En 1648 le mouvement de libération du peuple ukrainien entra dans sa phase décisive. La direction en revint à l'éminent homme d'Etat et valeureux chef militaire que fut Bogdan Khmelnitski. Il engagea en 1648 la lutte armée qui s'acheva en janvier 1654 par la réunification politique des peuples russe et ukrainien. L'écroulement de la domination polonaise en Ukraine fut un rude coup porté aux plans d'agression mûris par la szlachta.

"Histoire Du Moyen Age", Editions du Progres, Moscou, Traduit de l'edition russe 1964

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Category: General history articles | Added by: Sergo (20.11.2018)
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